Le qaffas, en copte “qabai” ou “qabaitis”, est un cageot fabriqué avec les côtes des branches de palmiers. Il sert à contenir les fruits, les légumes et encore les volailles, pour les porter au marché. En raison de ses différentes utilisations, le qaffas épouse différentes formes, plus ou moins hautes et longues. Ce cageot s’appelle encore en arabe “ganba”. Le métier de qaffasin, les fabricants de qaffas, est très ancien en Egypte. Il existait à l’époque pharaonique et il s’est toujours maintenu. Le matériau utilisé est d’ailleurs fort économique, car chaque année les paysans coupent les palmes qui surchargent les palmiers dattiers. Ces palmes sont vendues aux fabricants de cages et de cageots qui les utilisent très adroitement. Ces tiges de palmiers, emboîtées les unes dans les autres sans aucun clou, servent encore à confectionner du mobilier comme les chaises, les fauteuils, les tables et les lits. Cette tradition très ancienne s’est toujours maintenue. De nombreuses rues du Caire doivent leurs noms au métier qui y était exercé autrefois. C’est le cas de atfet El-Qaffasine dans l’ancien quartier fatimide. Il serait plus exact de transcrire le nom de cette ruelle par atfet El-Qaffasin en supprimant le “e” final, la plaque de cette ruelle indiquant la première orthographe. Cette ruelle d’El-Qaffasin se trouve au milieu du quartier appelé jadis “Daïlam” entre la rue de Hoch El-Qadam et la place située devant Beit El-Qadi, la maison du juge. C’était la ruelle des fabricants de “qaffas”, ces espèces de cages confectionnées avec les côtes des palmes, ainsi que cela se fait toujours actuellement. Dans cette ruelle d’El-Qaffasin, il existait aussi une woukala, marché et caravansérail, qui était appelée woukala El-Safat ou woukala El-Ghallaba El-Soukhar. Un bain turc de cette ruelle, qui n’existe plus, se faisait appeler bain d’El-Qaffasin. Le nom de cette ruelle conserve ainsi celui d’un ancien métier du Caire, mais les qaffasin n’y sont plus s’étant déplacés vers les quartiers périphériques de la ville. Toutefois, cette ruelle tortueuse conserve un certain charme avec les anciennes maisons qui la bordent. Pour trouver cette ruelle il suffit de demander à n’importe qui se trouvant devant Beit El-Qadi.